Le film raté de Tarantino: Django Enchained

Publié le par Bloc-note-de-la-Curieuse

Je l'avais raté au cinéma et pas eu le temps de le voir sur petit écran alors quand hier, après des mois d'attente, j'ai pu enfin apprécié le dernier Tarantino, Django Enchained, j'ai vécu mon premier ascenseur émotionnel cinématographique.

 

Je suis une fan de Tarantino. Si j'ai accroché moyennement avec Reservoir Dogs, Jackie Brown et dans une autre mesure Pulp Fiction, je reste devant à chaque fois diffusion. Je me suis éclatée devant la portion Tarantino dans The Groom. Kill Bill 1 et 2 sont deux merveilles de violence avec une héroïne charismatique et attachante. Quant à Boulevard de la mort et Inglourious Basterds, ce sont deux films cultes que je peux regarder dix fois sans me lasser. Donc j'attendais ce Django avec l'impatience frétillante d'une pucelle... Bonjour déception.

 

Synopsis: un esclave est libéré par un mystérieux chasseur de prime et décide de récupérer sa femme dans une plantation du Mississipi, en 1858. Avec cette ligne de scénario, Tarantino avait de quoi faire un western spaghetti parfait. Finalement, ce n'est que 2H45 à se faire chier et à avoir la gerbe (je pèse mes mots).

 

On va commencer par les points positifs, juste pour dire qu'il y en a quelques uns. Les acteurs sont bons ou, devrais-je dire, Christopher Waltz et Leonardo DiCaprio sont bons même si le premier nous réchauffe Landa et que le deuxième confirme juste (comme à chacun de ses films) qu'il est un bon acteur. Samuel L. Jackson avec son rôle de vieux salaud de régisseur est une perfestion. Le reste du casting ne casse pas des briques surtout Django: Jamie Foxx n'a pas du avoir de problème à apprendre son texte vu qu'il doit ouvrir 5 minutes la bouche dans tous le film pour débiter quelques phrases sensées être cultes.

La musique est un véritable juke-box de bonheur à l'exception de ce passage de rap qui gâche une scène déjà stérile: une mouche dans une soupe d'épinard. Mais dans l'ensemble, le son est bon, très western, très américain bien que justement les morceaux s'enchaînent sans véritable raccord.

Si, la photographie est meilleure que dans ses précédents films. Les paysages sont splendides et nous transportent dans le far west.

Quelques scènes sont tarantinesques: la rencontre Django/Schultz, la parodie du Klux Klux Klan et le final (et encore ça peut se discuter). Tout le reste du film est à jeter!

 

Où est l'originalité du scénario??? Ce montage d'image n'est qu'un copié/collé raté d'Inglourious Basterds. Là où IB innovait par l'appropriation de l'histoire, un ton décalé sur un thème grave et très connu, avec des dialogues cyniques, drôles et intelligents et une violence qui collait au contexte, DE n'est qu'une succession de scènes gores avec pour seule morale, la violence engendre la violence. Il n'y a pas de message, même pas une déclaration d'amour au cinéma. Rien, le néant. Même sa vengeance, on n'y croit pas. Il ne met pas fin à l'esclavage, Il fait juste un massacre et l'explosion de la baraque rappelle la scène finale de IB. La scène des chiens était de trop et à gerber! On bouffe du racisme anti-noirs et anti-blancs à toutes les sauces avec autant de sang et de vulgarité dans les deux camps. Le terme "nègre" est employé à tort et à travers (même si aux Etats-Unis "negro" n'est pas une insulte). Le film est juste un trou rempli de sang avec quelques perles de dialogues. On sent un Tarantino en panne d'inspiration qui tente de faire du neuf avec du vieux sans s'offrir un vrai style vintage. On n'y pas même pas l'ongle d'un petit doigt de pied!!!

 

Et alors les personnages! Le héros a le charisme d'un mollusque. Dans IB, on pouvait reprocher une absence de sympathie pour Shoshannah mais c'était justifié plus par le jeu de "l'actrice" Mélanie Laurent que par le personnage (n'importe qui aurait mieux fait l'affaire). Mais ce Django est mou même quand il tire sur tout ce qui est blanc, il ne dégage rien. Le Dr Schultz est une version gentil de Landa et finalement ne sert pas à grand chose en mentor. Le personnage de DiCaprio aurait pu être intéressant s'il aurait été un temps soit peu exploité. La femme de Django est d'une insignifiance totale à se demander ce qu'elle apporte le film. Ok, elle est la quête de Django mais il est difficile de lui donner une quelconque intention. Elle sourit, chouigne, fait la mignonne (Mélanie Laurent aurait pu l'interpréter, c'est pour dire). Seul le régisseur, Stephen parvient à nous procurer un vrai sentiment de dégoût mérité.

 

Tout ça pour dire que j'y ai cru pendant une heure et après j'ai subi un film trop long et qui m'a laissé un goût amer. Je n'arrive pas à comprendre les critiques élogieuses sur les sites cinématographiques. A croire qu'on met la note maximale juste parce que c'est Quentin. La rumeur court que Tarantino envisagerait Kill Bill 3... Vu cette daube de Django, j'ai peur pour Beatrix Kiddo.

 

 

 

Publié dans Cinéma

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C
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