Le monde de Tim Burton à la Cinémathèque

Publié le par Bloc-note-de-la-Curieuse

Aller à Paris, c'est un peu la croix et la bannière pour moi. Entre le métro, les gens qui courent et la pollution, j'ai une nette préférence pour ma bourgade du Vercors. Pourtant, l'exposition de Tim Burton à la Cinémathèque m'a fait sortir de ma tanière. Découvrir le monde à travers la féerie de cet artiste hors du commun est une expérience magique et inoubliable.

 

La plupart des gens connaissent Tim Burton pour ses qualités de réalisateur gothico-dingue à l'âme enfantine. Mais ce cher Tim est bien plus que ça. Il est avant un formidable dessinateur à la mine surréaliste. Cette exposition nous emmène dans les abysses de son imagination.

 

70170-c-affiche-burton-40x60-09-stainboyComment ne pas rester insensible devant la qualité de ses Polaroïds? Faits avec des accessoires du tournages de L'étrange Noël de Monsieur Jack ou de simples objets, ils nous rappellent le côté sombre de Tim. Le bébé couvert de cicatrices est totalement flippant.

 

Une petite démonstration d'un manège aussi fluorescent qu'étrange (avec une musique d'Elfman qui résonne comme une vieille terreur enfouie) continue à nous mettre dans l'ambiance.

 

Et c'est parti pour une suite de dessins, croquis, extraits de livres ou griffouillages en tout genre. C'est à ce moment que le visiteur réalise l'étendue artistique du maître et de son univers. La base de son oeuvre est devant vous. Des personnages difformes symbolisent la cruauté et l'absurdité de la vie. Des créatures de l'au-delà ou d'une autre planètes défilent devant nos yeux. Ce n'est pas pessimiste, c'est une vision ironique, pleine d'humour sous des traits bouillonnant de fantaisies. On ne peut être que ébahi.

 

Par la suite, on a la joie de découvrir les premiers courts-métrages de Tim Burton qui évoquent le gout prononcé du réalisateur pour le stop-motion. StainBoy est un anti-héros hors du commun. Atterri chez Disney, Vincent est, à mes yeux, une petite douceur des noirceurs de l'enfance. On regrette que les célèbres studios aient refusés les croquis de Burton pour Taram et le Chaudron Magique (l'oeuvre Disney la plus proche du monde Burtonien). On peut aussi visionner la version japonaise d'Hansel et Gretel dont le projet a fini dans les oubliettes.

 

Après l'exposition nous présente des story-boards, des costumes et des figurines de toute l'oeuvre cinématographique. C'est la révélation que tout est lié. Que se soit Batman, Big fish, Edward aux mains d'argent ou Les Noces funèbres, on retrouve à travers les dessins la patte dérangé du réalisateur. On observe les différentes facettes et surtout la qualité de son talent à raconter des histoires.

 

Dans cet vision du monde, chacun peut se reconnaître. On a tous un Frankweenie ou une Sally en nous. Cette intrusion dans l'intimité de Tim Burton (car la plupart des pièces sortent de sa collection privée) est un voyage intemporel relevant de la fantasmagorie. On ressort de la cinémathèque avec des idées qui débordent de notre cerveau. Tout le long, j'ai été littéralement scotché. Il m'a inspiré. J'ai envie de me mettre à dessiner alors que mon oeuvre la plus réussie est une fleur... Il a su faire ressurgir mon côté romantico-gothique.

 

Si vous êtes du côté de Paris, vous avez jusqu'au 5 août 2012 pour apprécier cette stupéfiante exposition. Amateur de cinéma, fan de Tim Burton ou aucun des deux cas, elle ne pourra pas vous laisser insensible et vous transportera hors de votre quotidien vers un monde où les monstres et les humains ne sont pas si différents...

Publié dans Cinéma

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